21/09/2011

Passage aux ruines...


"Punk, destroy, trash, bancal, rageur, entre documentaire et fiction, “Beirut Kamikaze” du réalisateur libanais Christophe Karabache n’est pas une partie de plaisir… Mais le film d’un homme en colère et révolté…

Christophe Karabache lâche ses tripes avec juste pour seule urgence de nous entrainer dans les entrailles d’une ville martyrisée par la guerre…
Rendre palpable la tension d’un pays toujours au bord de l’explosion… Scènes de rues, Ragazzi, violence larvée, la caméra de Karabache se place du côté du peuple… De ce peuple qui subit, de cette jeunesse sans avenir… Renvoie aux non-dits d’un pays divisé, bouffé par le religieux de toutes confessions, par la corruption… "Beyrut Kamikaze" pourrait être un film manifeste des révoltes qui traversent le Moyen-Orient…
Pas de plans léchés, de plans construits tels qu’on l’entend, saisis en raccords adéquats, subtils, qui cherchent la juste harmonie… Conserver que ce qui n’est montable n’est pas une nécessité dans "Beyrut Kamikaze", mais percuter le regard des  entre-deux d’une prise, percuter avec ce qui est de l’ordre de la première intention, de ce qui pourraient n’être que scories ou déchets… assumer le tremblé d’un plan, d’un déséquilibre… Ad nauseam, à la limite du supportable… Parti-pris volontaire de nous éprouver…
Les fantômes de Pasolini ou de Fassbinder ne sont pas loin non plus… Et Christophe Karrabache l’assume pleinement…"